Multimedia+Installations
︎︎︎︎︎︎ OF BODY & SPIRIT
Text-based & photo installation[series of photographs], 2021-in progress.
︎︎︎︎︎︎ THE FAIRY TAIL OF A SUPERHERO
Text-based & photo installation[series of photographs], 2017.
EN | The starting point ? The shot of an erect penis bringing out Lacan's symbolic phallus – « the crucial stakes of being and having » – at its peak. The result ? A tale striving to represent the omnipotence by a mise en abyme of texts and photographs, that is to say the phantasmal story of a pernicious alienation, with a tacit violence, that insidiously conjures under the appearance of sharing, in which crime benefits the assailant, a superhero not having to get his hands dirty to impose his will of enjoyment at the very impulse venue of the drive-compulsion [sexual predation].
That being said, what to think about the illusion at work, the duplicity, the denial aiming to disguise the obvious dissonance [splitting of the ego] ? How to apprehend distinct entities – what is excessively shown and is hidden on demand, transparency turning opaque, truthfulness tainted with lies –, rich in antagonisms or other flashy aphorisms, since they are combined in a single person ? In stages, in ten paintings, a melting sequence of scenes evoking the back side of the stage, a perverse theater created from scratch by Dr. Atallah and Mr. Pride ; meticulously, separating the wheat from the tares, the essential from the mystification, the principle of reality from the principle of pleasure ; cautiously, distrusting the fake, the tawdry... the great bigwigs of utopia and extraordinary journeys, the hodgepodge philosophers and week-ends Samaritans with their short range sanctimonious twaddle... the figures of style, the trompe-l'œil images... the low and unexpected blows, the stabs in the back. Furthermore, while imposture is only posture and caricature, the impostor is not just a simple puffiness, but fortunately also a remedy to facility : at his side, one initiates oneself immediately to relativism ! And to the protean of the possible, to the imperative performance – of one’s role – without laughs nor smiles of an indeed highly toxic character, although pathetic, strangely fragile, grotesque barring credible.
Thus, from the grip like from a weapon, from an occupation-invasion having its own finality as the only limit, from extraterritoriality like from a wound... From individuals lacking in landmarks who – once squeezed in a narcissistic closure position maintaining ostracist movements – that use, constant abuse defensive mechanisms at the edge of madness in order to attack – as surely as effectively, as dramatically as with impunity – the alterity in an ultimate reflex of struggle for the survival of an expanding species : the King Ego, this joker of the poor – master card [private turf] kept in the hypothesis of a conjuncture favorable to expeditious responses – with whom it is a matter of warding off the most urgent or to hold on to the most integral, honest, courageous... definitely the less pathological.
FR | Le point de départ ? Le cliché d’un pénis en érection donnant à voir le phallus symbolique de Lacan – « les enjeux cruciaux de l’être et de l’avoir » – à son paroxysme. Le résultat ? Un conte s’évertuant à figurer la toute-puissance par une mise en abyme de textes et de photographies, soit le récit fantasmatique d’une aliénation pernicieuse, d’une violence qui ne dit pas son nom et se profile insidieusement sous l’apparence du partage, où le crime profite à l’assaillant, un super-héros n’ayant pas à se salir les mains pour imposer sa volonté de jouissance au lieudit de l’impulsion de la pulsion-compulsion [prédation sexuelle].
Qu’en est-il, cela étant, de l’illusion à l’œuvre, de la duplicité, du déni visant à travestir l’évidente dissonance [clivage du moi] ? Comment appréhender des entités distinctes – ce qui se montre à outrance et ce qui se dissimule à souhait, la transparence faite opacité, la véracité entachée de mensonges –, riches en antagonismes ou autres aphorismes clinquants, dès lors qu’elles sont réunies en une même personne ? Par étapes, en dix tableaux, un fondu enchaîné de scènes évoquant l’envers du décor, un théâtre pervers créé de toutes pièces ici par le Dr. Atallah and Mr. Pride ; méticuleusement, en séparant le bon grain de l’ivraie, l’essentiel de la mystification, le principe de réalité du principe de plaisir ; prudemment, en se méfiant du toc, du strass... des grands pontes de l’utopie et des voyages extraordinaires, des philosophes de bric et de broc... du prêchi-prêcha à la petite semaine, des samaritains du dimanche... des figures de style, des images en trompe-l’œil... des coups – bas, de Jarnac, dans le dos. Pour autant, alors que l’imposture n’est que posture et caricature, l’imposteur n’est pas juste simple enflure, mais fort heureusement également un remède à la facilité : à ses côtés, on s’initie d’emblée au relativisme ! Et à la multiformité des possibles, à l’impératif du jeu – du je – sans rires ni sourires d’un personnage hautement toxique certes, quoique pathétique, drôlement fragile, ubuesque à défaut d’être crédible.
Ainsi, de l’emprise comme d’une arme, d’une invasion-occupation ayant pour seule limite sa propre finalité, de l’extraterritorialité comme d’une blessure... D’individus en mal de repères qui – une fois engoncés dans une position de repli narcissique entretenant les mouvements d’ostracisme – usent, abusent sans cesse, de mécanismes de défense aux confins de la folie afin d’attaquer – aussi sûrement qu’efficacement, aussi radicalement qu’impunément – l’altérité dans un ultime réflexe de lutte pour la survie d’une espèce en voie d’expansion : l’ego roi, ce joker du pauvre – carte maîtresse [chasse] gardée dans l’hypothèse d’une conjoncture favorable aux réponses expéditives – avec lequel pactiser lorsqu’il s’agit de parer au plus pressé ou de tenir la dragée haute à plus intègre, honnête, courageux... à moins pathologique, définitivement.
︎︎︎︎︎︎ F.M.T. [FUCK ME TENDER]
Immersive video & installation [2 screens + prose printed on a wall panel], 2015.
video#1 :: 10mn-loop
video#2 :: 10mn-loop
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Text :: Les colibris à l’heure d’été
VIVOEQUIDEM GALLERY DOCUMENTATION
There is no doubt that at the beginning of the 21st century, we are full of incertitude: facing economic, political, social, spiritual, technological and ecological crises. The world is in the process of profound and rapid change where all human structures collide. A change of cycle, a change of era, or a change of air ? It is quite obvious that today, people have no peace of body and no peace of mind. VivoEquidem has used this phenomenon as a basis for the group exhibition J’ai mal ! J’ai peur ! [from 26 September 2015 to 20 February 2016], where participants are invited to experiment in their own particular way with two main themes, fear and/or suffering. The idea of the project is to capture a moment, like a time capsule, which, in the near or distant future, will help us recognise and understand how pain and fear precipitated, chemically speaking, in a world pushing forward with inexorable entropy ︎
Il ne fait aucun doute que ce début de XXIe siècle est empli d’incertitudes : crises économiques, politiques, sociales, spirituelles, technologiques, écologiques. Le monde est en profondes et rapides mutations où s’entrechoquent toutes les structures humaines. Changement de cycle, d’ère [ou d’air] ? Il faut bien constater que l’individu aujourd’hui n’a ni l’esprit ni le corps en paix. C’est dans ce cadre que VivoEquidem a fait un appel à projets pour l’exposition collective J’ai mal ! J’ai peur ! [du 26 septembre 2015 au 20 février 2016] durant laquelle les participants ont été invités à expérimenter à leur manière la peur et/ou la souffrance. Le projet a pour intention de s’ancrer dans le temps comme une capsule temporelle afin que l’on puisse constater dans l’avenir proche ou lointain la façon dont ces souffrances et ces peurs se sont précipitées [chimiquement parlant] dans le monde en accélération entropique ︎
LES COLIBRIS A L’HEURE D’ETE
Sourcils hautains, regard fou.
Grandir un peu.
À quarante ans, paraître adulte.
Chronos et son ballet mortifère. Un passeur d’images. Un casseur de couilles.
D’insipide, devenir femme. S’inventer bonne et plus proche de toi. Synchroniser mes battements ; un, deux, stop – silence. L’écho de mon pouls, le con à l’air libre : m’évader. Et puis sourire les nuits sans lune, sans m’avilir.
L’actualité, survolée ; les privatisations, consenties ; la GPA, refoulée.
Tête épineuse aux allures de sylphide, pas un jour sans fluctuations : d’humeur, d’horreur. Acquérir et se payer le luxe Max Havelaar pour fredonner la voix rauque :
« Viens à la maison y’a le printemps qui chante [...]
Près des grands étangs bleus [...]
On ira tous les deux oublier ce rêve facile. »
TOI. Omnisciente, méprisante, l’armure de crasse, le narcisse blanc ; miroir, mon beau miroir. Moi. Irrévérencieuse, aguicheuse ; fard pastel et rouge carmin. Tandem sucré salé d’un soir d’or et d’étain, le coup crève-coeur, l’imposture tapie dans la moiteur de mon envie, entre violence, latence et charmes azur. La belle et la bête ; l’histrionique, la cynique.
Te dévisager, vulnérable, le sexe battant sous l’emprise du vide. Des remords s’estompant à la faveur de la chair et une lueur, au bout du vagin. Entre posture et caricature, matin midi et soir, pénétration à la sauvette pour clitoris à la retraite. Lumière tamisée, rideaux opaques. Sainte contre seins ; la progestérone se propage, l’amylase se partage. Suer la génitalité. Défendre la fiction à grand renfort d’ellipses, s’insinuer où la passion peine à donner des frissons et poursuivre, contre vents et marées, dans les entrailles du Pilate. Le corps raide, corriger ma droiture : oreilles alignées, menton conquérant, ventre plat. Ostensiblement prête : J’ai mal ! J’ai peur !
[Et les mouches volèrent]
Allée obscure, escalier en colimaçon : les clichés ont la vie dure. Déphasée, la vulve tuméfiée, rentrer à la hâte dégueuler ma laideur.
[Et le spleen fut] Baisers de plomb, artillerie nucléaire. Se rassurer. L’éclat de tes pas, les reflets opalins, les colibris à l’heure d’été et le fiel au repaire.
[Mai 68 tu me manques] Trèfles fanés, rêve de citrouille, encornets à l’étouffée et chimères envolées. Vaciller. Au-delà du vertige : soleil en trigone, vers en diatribe. À l’abri des cyclones d’hémicycles surpeuplés, le désir en creux, la rose dans la pute.
[YHWH par pitié] Le tilleul se dessèche, l’hydromel coule à flots. Luxuriance des ébats, éhontés et givrés, de coléoptères à la peau de satin. S’immobiliser. Le jour s’étend la fleur en col. Soupir dense, tremble le figuier.
[Salope pardonne-moi] L’œil à la trappe, le fusil en sacoche. S’apitoyer. Sur son sort mordoré, les regrets exilés des ardeurs emportées. Exit la pudeur, sève insolente dénuée d’ironie.
[Tic tac toc toc] Les lucioles apeurées, les fûts à tête d’étoiles, la houle de la mer qui balance sa tendance. Agoniser. Charognard à la barre, enfants à la proue.
[Où te caches-tu] Figée, la bouche pâteuse. Se confesser. La taverne des splendeurs éclairée, la faiblesse des suiveurs, des grattes-la-puce aux plastrons démodés.
[Sur les berges des Coquecigrues] Azalée d’Erythrée, calanche submergée d’idéaux en supplice. Vociférer. Le refrain des sanglots enclavés, les arcanes arrosées des hivers sans guirlande, les couloirs balisés de la mort à l’aurore.
[Que ton nom soit sanctifié] Les synapses oxydées, les cyclopes endimanchés. Apprivoiser. La sauvagerie, marquis de jade, sage mage. Haleine fétide, verge putride, le plaisir au palais, l’immondice au placard.